En avril 2025, l’industrie automobile mondiale est confrontée à des défis majeurs suite à l’instauration par le président américain Donald Trump d’un droit de douane de 25 % sur les importations de véhicules. Cette mesure a conduit des constructeurs de renom, tels qu’Audi et Jaguar Land Rover, à suspendre temporairement leurs exportations vers les États-Unis.
Audi suspend ses exportations vers les États-Unis
Le constructeur allemand Audi a annoncé la suspension de ses exportations vers les États-Unis en réponse à l’imposition soudaine de ces tarifs douaniers. Les véhicules Audi arrivés aux ports américains après l’entrée en vigueur de cette taxe sont actuellement retenus. Les concessionnaires sont invités à s’appuyer sur les stocks existants, estimés à environ 37 000 véhicules, soit environ deux mois de ventes. Cette décision affecte particulièrement le modèle Q5, best-seller d’Audi aux États-Unis, fabriqué au Mexique, ainsi que d’autres modèles importés d’Europe. Pour atténuer l’impact financier de ces tarifs, Audi envisage des augmentations de prix et la relocalisation de sa production aux États-Unis. Pour rappel, la marque allemande (tout comme Porsche) ne possède pas de site de production aux États-Unis actuellement, ce qui limite considérablement les options pour contourner la barrière douanière.
Jaguar Land Rover met en pause ses expéditions vers les États-Unis
De son côté, Jaguar Land Rover (JLR), le constructeur britannique de véhicules de luxe, a également annoncé une pause temporaire de ses expéditions vers les États-Unis en avril 2025. Cette décision vise à évaluer les nouvelles conditions commerciales et à élaborer des stratégies à moyen et long terme. Les États-Unis représentent un marché clé pour JLR, qui y exporte environ 100 000 véhicules par an. Cette suspension pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie locale, notamment à Solihull, où se trouve l’une des principales usines de JLR employant plus de 9 000 personnes.
D’autres constructeurs prêts à suivre ?
La décision d’Audi et de Jaguar Land Rover pourrait bien marquer le début d’une réaction en chaîne. Plusieurs autres constructeurs internationaux, notamment Volvo Cars, Mercedes-Benz, BMW et Stellantis, surveillent de près la situation. Tous possèdent une part significative de leur production en dehors des États-Unis et s’inquiètent de l’impact économique de ces nouveaux droits de douane. Honda et Toyota, qui exportent de nombreux modèles depuis le Mexique, pourraient également revoir leur logistique ou suspendre certains flux si les taxes restent en place. Certains envisagent déjà de relocaliser ou d’augmenter leur production directement sur le sol américain pour contourner ces barrières commerciales.
Répercussions sur l’industrie automobile britannique
L’instauration de ces tarifs douaniers intervient à un moment délicat pour l’industrie automobile britannique, déjà confrontée à une baisse de la production et à la nécessité de s’adapter à la transition vers les véhicules électriques. En 2024, la production automobile au Royaume-Uni a chuté de 13,9 %, avec 779 584 véhicules fabriqués, dont plus de 77 % destinés à l’exportation. Les experts estiment que ces nouveaux tarifs pourraient mettre en péril environ 25 000 emplois britanniques.
Réactions politiques et économiques
Face à cette situation, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé un assouplissement des réglementations environnementales pour soutenir l’industrie automobile nationale. Les amendes pour non-conformité ont été réduites, et les fabricants bénéficient d’une plus grande flexibilité pour atteindre les objectifs en matière de véhicules électriques jusqu’en 2030. De plus, la vente de voitures hybrides sera autorisée jusqu’en 2035, prolongeant ainsi la date initialement prévue pour l’interdiction des véhicules à moteur à combustion interne.